jeudi 8 août 2013

Antoine Bono

 Partant toujours d’images d’archives, extraites d’un contexte politique, social ou religieux, Antoine Bono enrichit de paradoxes des détritus culturels à la mémoire fragilewww.antoinebono.com


portrait 


En se référant à la microbiologie et aux hallucinations visuelles (phosphènes), il parasite ses images avec des formes cellulaires persistantes, obtenues par un goutte à goutte de peinture de différentes viscosités. Le temps d’évaporation de l’eau contenue dans chaque goutte laisse des traces indécises qui évoquent des cellules en gestation. D’autres modulations subtiles de textures sont obtenues par un grattage patient des couches de matières achevant de dissoudre le réel. Sous des strates de couleurs laiteuses, les images fugitives du monde sont tout à la fois brouillées et réactivées par une multiplicité d’interprétations.

Originaire d'Angers où il est né en 1978, Antoine Bono, après une formation d’ingénieur et quelques années passées au sein d’agences d’urbanisme, décide de se consacrer entièrement à son art en 2004. Son atelier se trouve à Cornillon

En 2006, il se singularise par deux séries : les « Chimères », dans laquelle l’artiste inclu sur de grands formats des pièces métalliques usagées, et « Morphogenèse » qui regroupe ses travaux produits sur plaques métalliques et dont l‘oxydation fait œuvre. N’hésitant pas à rompre avec ses propres pratiques picturales, Antoine Bono semble pourtant suivre le même chemin de pensée : « Je veux montrer, dit-il, des principes de vie, où la mort elle-même participe au renforcement de la vie, où la confrontation de forces antagonistes crée, dans son dénouement, des forces nouvelles plus puissantes encore. »

Ses derniers travaux, de grands formats, utilisent une technique d’évaporation de fluides. Il présente également depuis peu des réalisations parallèles, entre sculpture et installation. Ainsi, son « Logonaute », cerveau archaïque et massif, qui surprend le visiteur à son passage en lui adressant la parole.

L'artiste tire son inspiration des diverses formes du vivant : sous son aspect minéral et fossile dans la série « Les Chimères » réalisée entre 2004 et 2007, dans sa condition métaphysique dans « Joyeuse tragédie » (2008-2009), ou bien encore sous son aspect organique dans ses « Subrain Poppies ».

visuel

Dans ses derniers travaux, regroupés notamment sous deux ensembles intitulés « Milieux de culture » et « Les Météores », il s 'agit de représenter des forces antagonistes de vie et de mort – celles-là mêmes qui, dans leur confrontation, permettent le développement de la vie sur Terre. On trouvera ainsi, dans « Milieux de culture », le remaniement de clichés photographiques de funérailles, et dans « Les Météores », la référence à quelques grandes catastrophes de l'histoire humaine récente (naufrages, guerres, inondations, raz-de-marée, etc.). Mais, surtout, en palimpseste des scènes tragiques suggérées, émergent des forces de vie triomphantes, débordantes pourrait-on dire, dont les bourgeonnements de cellules constituent les véritables inondations. Les cataclysmes qui prévalent dans l’œuvre d'Antoine Bono sont toujours des déferlements de vitalité.

La technique de réalisation mise en œuvre allie la superposition et l’évaporation de multiples fluides à des techniques d’impression modernes.

 







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